Titre original :
The King and I Titre français :
Le roi et Moi Titre québécois :
Le roi et Moi Dates de sorties :
-16 Juin 1999
Avec les voix de :
Miranda Richardson (Anna), Christiane Noll (Anna singing voice), Martin Vidnovic (King), Ian Richardson (The Kralahome), Darrell Hammond (Master little), Armi Arabe (Tuptim), Allen D. Hong (Prince)
Synopsis :
Le film raconte comment une jeune anglaise, venue enseigner aux enfants royaux du royaume de Siam, va s'opposer au roi et aux traditions de cette culture si spéciale, tandis qu'un ministre diabolique tente de faire passer le roi pour un tyran barbare mettant en danger son entourage.
Caractéristiques du film : Animation 2D
Réalisé par : Richard Rich
Musique de : Richard Rodgers,Oscar Hammerstein II
Paroles de : Richard Rodgers,Oscar Hammerstein II
Durée du film :
1 heure 14 minutesImages du film :
Critique :
Richard Rich n'en est pas à son coup d'essai, et c'est justement ce qui fait que "Le Roi et moi" est l'unes des plus grosses purges du cinéma d'animation des ces dernières années. Réalisateur du très surestimé "Le Cygne et la Princesse" et ses suites consternantes, il a aussi signé de vrais perles comme "Rox & Rouky" ou "Taram et le Chaudron Magique", et a fait beaucoup de films autour de l'histoire d'Egypte avant Jesus Christ (4 pour être exact). Quand il annonce qu'il s'attaque désormais à un classique d'opéra, déjà adapté d'une histoire vraie, repris dans plusieurs autres films (entre autres "Le Roi et Moi" avec Deborah Kerr et bien entendu "Anna et le Roi, avec Chow Yun Fat et Jodie Foster), on peut s'attendre à quelque chose d'assez travailler au point de vue du déroulement de l'histoire et évidemment au niveau animation. C'est un joli pétard mouillé qui nous arrive en pleine figure, étant donné que le film s'inscrit dans une suite de défauts suivant une organisation tout simplement affligeante. Le ratage est complet. "Le Roi et Moi" n'a d'ailleurs pas grand-chose à voir avec son contenu, tant la relation entre Anna et le Roi de Siam est distillée sur quelques dizaines de minutes par rapport à d'autres intrigues futiles.
Même dans ses éléments si faciles à contrôler, Rich rate totalement le coche. On se souvient de ses visages en pointes et ses longs design, très éloignés de ses débuts à Disney, qui faisaient la particularité de l'esthétique globale de "Le Cygne et la Princesse". Là encore, il utilise la même technique, mais rate tout ce qu'il y a autour. L'animation n'est donc pas mauvaise en soi, mai en mise au profit d'une mise en scène conventionnelle, sans aucune ampleur, et surtout à des scènes pas très utiles mais gardant un charme qui font que finalement, les égarements que représentent les danses d'Anna sont les seuls à pouvoir être analyser en tant que moment essentiel dans le procédé d'animation tant sa robe et les mouvements sont fluides et animés avec légèreté. Car le problème aux alentours est que le récit fait preuve d'un je m'en foutisme impressionant, recyclant tout et n'importe quoi pour livrer un condensé d'intrigues à la val-vite qui satisferont les petits enfants de 4 ans.
Ainsi, la longue et pesante scène d'introduction nous présente d'une façon totalement ridicule Anna et son fils, qui risque sa vie pour sauver un singe d'une tempête sur un bateau (il est pas très intelligent le pauvre). S'ensuit alors une scène de magie qui n'a rien à voir avec le reste du film, et qui est là pour pouvoir mieux faire passer la pillule des 7 minutes passés à bord du bateau. Quel est le mieux à faire donc au lieu d'entrer dans la peau d'Anna avant son dépaysement total dans ce royaume si différent ? Pas de faire une sorte de conte prônant la paix et la nature, mais nous foutre un méchant avec un miroir magique qui invoque l'esprit d'un dragon, repousser alors par les chansonnettes de l'équipage du bateau. Il faut rappeler que l'histoire est censée être vraie, chose que le film ne s'efforce jamais de respecter. 9a aurait pû faire une petite nouveauté dans un film d'animation, mais laissons à Rich le soin de faire très peur au spectateur, comme ci on pensait vraiment que le dragon allait faire mal à l'héroïne alors que le film dure 1h20 de plus. Ensuite, c'est au tour d'une autre sous intrigue d'être commencé, celle de la liaison entre la servante Tuptim (qui – attention mesdames et messieurs – sait lire !)et le prince héritier, une relation interdite par les traditions et qui n'a strictement rien à faire dans ce film. Mais comme il faut une scène de chanson amoureuse (ici, totalement affligeante, comme toutes les chansons du film sans exceptions) et que la relation entre Anna et le Roi est à peine plus développer que celle entre le singe et le fils d'Anna, il fallait caser quelques minutes de romantique en plus. Chose faite avec le prince et sa conquête interdite, qui dans un élan d'intelligence va être condamné au fouet (2 minutes seulement, mais il faut en profiter).
Face à cela, on se retrouve aussi avec la machination infernale du pauvre Kralahome, qui ne sait que faire de son miroir magique, pas même tuer le roi. Ah si, il va y penser au bout d'une heure dans une scène d'un ridicule sans précédent, d'autant plus que le réalisateur en profite pour mettre des ennemis en 3D face à une panthère en 2D. Enfin, le dernier arc scénaristique présente un groupe d'enfants aussi tête à claque que mauvais chanteurs, et qui s'amusent à découvrir la vie hors du palais. Encore une fois, faux élément de satire ou de critique envers les cultures conservatrices qui empêchent le développement de la jeune génération, puisque cette visite de 5 minutes s'ouvrira sur une course poursuite musicale entre le conseiller de Kralahome et la troupe de fanfarons. N'oublions pas que le film tente de donner un but pour avancer, mais n'en trouve jamais: la première partie, l'arrivée d'Anna, se poursuit sans conviction (qu'est ce qu'elle veut faire à ces enfants ? on se le demande), alors qu'arrive la deuxième partie, qui s'ouvre par la volonté du Roi à faire un banquet pour prouver qu'il n'est pas un barbare envers les représentants anglais venus sauver Anna du danger. La dernière partie présente une course poursuite en mongolfière où le roi se rachète, que les méchants perdent (ils doivent laver les cages des éléphants alors qu'ils allaient tuer le roi et son fils) et que tout finit bien entre lui et Anna.
Si seulement les personnages pouvaient sauver le tout, se dit-on au bout de quelques séquences ratées. Malheureusement, le festival d'insipidité et de frustration ne fait que commencer: un roi qui ne sait pas parler français (voilà comment Richard Rich imagine un prince oriental), un méchant qui parle tout seul pour expliquer ses plans, une héroïne totalement hébétée (voire sado maso dans une de ses chansons, mais passons), des animaux pas drôles (un éléphant, une panthère toute mignonne, un singe) et le pauvre petit gros aux belles dents qui se retrouvent martyrisés tout le long du film au cours de scènes pathétiques (la présentation des armes du roi par exemple).
Bref, "Le Roi et Moi" n'est sauvé par aucun élément, d'où le sentiment d'ennui que j'ai ressenti tout le long du film. En soi, c'était une bonne idée. Résultat ? Regardez plutôt le longuet et inexpressif "Anna et le Roi" si vous voulez avoir une vraie idée de ce qui s'est passé. On n'en attendait pas moins du dessin animé, mais il s'avère encore plus mauvais que l'attente en soi. Rajoutez cela avec une musique naze et des dialogues hilarants de stupidités, et vous aurez la joyeuse bouse datant de 1998.