Titre original :
The Swan princessTitre français :
Le cygne et la princesseTitre québécois :
La princesse des cygnesDates de sorties:
-le 24 Mai 1995 (France)
- 18 Novembre 1994 (US)
Avec les voix de :
Michelle Nicastro (Odette), Liz Callaway (Odette singing voice), Howard McGillin (Derek), Jack Palance (Rothbart), Lex de Avedeso (Rothbart singing voice), John Cleese (Jean-Bob), Steven Wright (Speed), Steve Vinovich (Puffin), James Arrington (Chamberlain), Dakin Matthews (William)
Synopsis :
A la naissance de la petite princesse Juliette, fille du roi William, le monde s'est tourné vers le royaume de la reine Huberta et de son fils Arthur. En effet, les deux souverains ont décidé d'unir leurs enfants dans le but de relier leurs deux royaumes et de créer une association sans faille. Pendant que l'infâme Alberic prépare son coup d'état, la relation entre Juliette et Arthur s'envenime de jour en jour, jusqu'à leur passage à l'âge adulte où ils tombent amoureux. Mais lorsque Juliette se fait enlever par Alberic, voulant à tout prix l'épouser pour récupérer le royaume après la mort de William, Arthur va entamer une quête difficile où il se rendra compte que le cygne du lac n'est autre que sa bien aimée...
Caractéristiques du film : Animation 2D
Réalisé par : Richard Rich
Musique de : Lex De Azevedo
Paroles de : Lex De Azevedo
Durée du film :
1 heure 18 minutesImages du film :
Critique :
Au rayon des petites productions provoquant un accueil chaleureux de la part du public et des critiques, "Le Cygne et la Princesse" fait figure de grand représentant durant les années 90. Car à côté des productions phénoménales chez Disney et face aux balbutiements de la 3D, New Line Cinéma et Richard Rich (réalisateur, co-scénariste et producteur) ont tenté de revenir au source de la magie et du conte de fée pur. Résultat ? Un film long, très fade à certains plans, et sauver par quelques bonnes idées distillés sur les 1h20 manquant cruellement de classe et de rythme.
Pourtant, le film débute assez bien. Sa première séquence musicale met bien dans le bain finalement: un manque de dynamisme dans les dessins et les intonations, un côté très faiblard et pesant dans l'histoire (5 minutes chantées sur Juliette et Arthur qui grandissent, on aurait pu éviter, même si l'idée est bonne) et quelque chose qui ne sent pas vraiment la sincérité. Cependant, lorsque arrive la grande demande en mariage, le film se fait un peu plus respecter: Juliette refuse la demande d'Arthur pour la simple et bonne raison qu'il n'a aucun argument si ce n'est sa beauté pour l'aimer. Nous sommes bien loin des contes de Perrault où le prince débarque en disant à la jeune femme "Tu craches des bijoux et tu es belle alors on va se marier ensemble). Le ton est donné en demi-teinte: ce ne sera pas vraiment un conte classique, puisque l'héroïne se retrouvera enfermé sous l'enveloppe corporelle d'un cygne, chose rare dans un conte où le garçon est souvent le plus désavantagé. Il en va de même avec la mort brutale de William, assez inattendu puisqu'il meurt dans les bras d'Arthur après une attaque insipide d'un dragon géant. Sans virtuosité, l'histoire continue et l'intérêt retombe, puisqu'elle se sépare en deux parties inégales.
Le premier axe du récit, sans grande importante, est la vie de Juliette en tant que cygne, obligée d'attendre la lune pour pouvoir retrouver son corps humain et subir les conversations avec Alberic. Un méchant bien loin de tout ce qu'on pouvait attendre, malgré sa tête de bon gros méchant de service: il est totalement soumis, sans véritable plan, et se révèle particulièrement drôle lorsque Juliette lui annonce qu'elle accepte sa demande en mariage. Point de vue intéressant, d'autant plus que son sadisme explose lorsqu'il fait de son assistante un sosie de Juliette, montrant la stupidité totale d'Arthur, incapable de faire les différences de comportement entre la vraie et la fausse. Un Arthur qui est au centre du deuxième axe du film, prenant de plus en plus d'importance au fil du métrage, puisque c'est le personnage qui va tenter de chercher Juliette par tout les moyens. Il est d'ailleurs accompagné d'un précepteur très drôle et ironique, et d'un gros lourdingue (et ce n'est pas un compliment) accompagné de bruitages bien gras lors de la scène du concours de tir à l'arc, très dynamique malgré de nombreux défauts. Pour les seconds rôles intéressants, il faut se tourner vers la tortue Rapido, qui se foule un muscle en montant des marches trop rapidement, et l'ego sur dimensionner d'Aldo, une grenouille italienne déjantée (qui ne répond que lorsqu'on l'appelle "monseigneur"). Malheureusement, cette petite bande est gâchée par l'anglais de service Anatole, un oiseau sans saveur ni grandes scènes comiques.
Le reproche général que je ferais au film c'est à propos des musiques absolument lamentables. Les séquences musicales sont chiantes, sans intérêt, et avance dans l'histoire comme une chose imposée à Richard Rich pour faire le conte de fée d'un classicisme fou. En plus du thème pompée sur celui de "La Belle et la Bête", on ne retrouve qu'une seule fois la folie visuelle et interactive que pouvait être certaines séquences. Il s'agit de la poursuite entre la sorcière et la bande d'animaux dans le château d'Alberic. Un moment de stupide fou mais particulièrement savoureux, où les animaux s'affrontent au hockey ou au baseball en se faisant passer une carte de main en main jusqu'à sortir du château. La musique est nulle, mais on passe un bon moment de rigolade. C'est l'essentiel dans cette petite séquence de 5 minutes, et pourtant le reste du film est un cahier des charges remplis comme on peut: une jolie princesse ultra potiche, un prince amoureux totalement niais, une sous-exploitation de chaque bon élément (le combat final entre le dragon et Arthur est torché en 2 minutes chrono) et un manque cruel de drame épique ou d'humour assumé. La preuve en est la seule scène mouvementée où Arthur poursuit le cygne en croyant que c'est le dragon, où le suspens est inexistant et les rebondissements plats (les oiseaux se cachent au soleil, un nuage arrive, plus de soleil donc Arthur revient à la charge).
C'est bien dommage de s'ennuyer durant une durée aussi courte alors que d'autres dessins animés semblent mille fois plus aboutis avec 15 minutes en moins ("Cendrillon" et "La belle et la bête", pour ne citer qu'eux). Le manque de dynamisme et d'idées nouvelles nous fait perdre tout les bons moments des personnages, que ce soit la pauvre tortue et le méchant de service excellemment bien tourné en dérision. Cela ne suffit pas pour remonter une pente construite durant les 5 premières minutes montre en main.