Death Note

Difficile de faire des fiches sur les animés japonais, alors autant faire une présentation au fur et à mesure, quitte à ce que chacun ajoute sa pierre à l'édifice. J'ouvre donc le forum avec l'un de mes plus gros coups de coeur en la matière, que ce soit en matière de lecture de mangas (le meilleur de ces dernières années selon moi avec "Monster" et "Battle Royale") et d'animation, le phénomène "Death Note".

Pourquoi encore parler de phénomène puisque le manga est paru en 2006 au Japon, et que le dernier tome est enfin disponible à la vente en France ? Car malgré la sortie éloignée, le buzz reste toujours présent que ce soit sur le net ou dans les magazines de gros geeks (Mad Movies quoi). Un tel succès n'est pas anodin, et il faut réellement s'y plonger corps et âme pour apprécier l'aspect totalement révolutionnaire de "Death Note". Une révolution car, malgré le fait que l'on voit des héros méchants de plus en plus souvent grâce à HBO et Showtime (Dexter, Les Soprano & Cie), le manga reste un pur moment de jubilation amorale qui repose des questions essentielles sur l'Homme et la capacité de tuer.

Jugez plutôt: nous sommes les témoins d'un jeu pervers lancé par un shinigami (Dieu de la Mort) qui laissa son "Death Note" dans le royaume des humains. Récupéré par Yagami Raito, un japonais brillant de 17 ans, la Death Note va lui servrir à tuer les criminels les plus dangereux du pays en inscrivant simplement leurs noms sur une ligne, et en suivant les règles imposés du cahier. Les criminels meurent ainsi les uns après les autres, et Raito est mis en contact avec Ryuku, le shinigami. Le plus étonnant reste le fait que Raito nous interroge nous-même sur la capacité de tuer des criminels, puisque l'on s'identifie étonnement bien au personnage au début de l'histoire avant de voir qu'il a un côté dérangeant de plus en plus prononcé, tant il paraît aussi sadique de génial, aussi brillant que dangereux. Si nous avions la capacité de tuer en inscrivant le nom d'une personne sur un bout de papier, le ferions-nous ? Voilà la ligne directrice de la première partie de l'animé, avant qu les intrigues se succèdent avec une tension palpable et un dessin irréprochable, suivant de très près les intrigues du manga original.



L'intérêt réside donc d'abord sur les questions morales de Raito, surnommé Kira ("Killer") par la population qui voit en lui soit un sauver soit un monstre, puis sur son affrontement avec l'énigmatique L. L est un inspecteur tout aussi génial de la police japonaise qui a résolu les enquêtes les plus tortueuses à travers le monde, et qui monte une équipe de plus en plus fiable pour retrouver la trace de Kira. A un détail près: il établit le fait que Raito est le suspect numéro 1 sur sa liste et le prend dans son équipe tout en continuant perpetuellement à surveiller ses fais et gestes. Complexe, il faut en révéler le minimum sur l'intrigue puisqu'elle offre des hauts et jamais de bas, faisant monter la tension bout à bout et arrivant toujours à nous étonner. Le fait est que le héros est de moins en moins gentil mais toujours fascinant, que L dit tout haut ce qu'il pense tout bas sans gênes, et que chacun agit dans la direction opposée à laquelle on l'attend. "Death Note" possède une qualité rare: elle est totalement imprévisible, retrouvant un second souffle lors de la mort de plusieurs personnages en complexant toute l'affaire jusqu'au dénouement magistral qui met la larme aux yeux tant Raito va nous manquer.

Un "Roadshow" qui retrace les grandes séquences de l'animé, trois longs-métrages "live" bientôt disponibles et 8 tomes édités durant l'année 2007 plus tard, "Death Note" apparait clairement comme la nouvelle référence en matière de thriller, d'enquête policière aussi intimiste que puissante émotionnelement, et de meurtres jouissifs ou déchirants. C'est rare mais qu'est ce que c'est bon !

Pour ceux que cela intéresse, les deux longs-métrages live de "Death Note" débarquent en France sous plusieurs formes en ce début d'année. En effet, une édition collector du premier film est prévue chez Kaze (éditeur de la plupart des mangas animés aujourd'hui) le 4 janvier 2008. Mais ce n'est pas tout, puisque dès le 9 janvier, le second film viendra s'infiltrer dans nos salles très discretement puisqu'il n'est prévu qu'en dyptique pour le moment au cinéma Publicis (sur les Champs) en alternance avec le premier volet. Il y a donc une distinction entre "Death Note 1" et "Death Note 2: The Last Name", difficile à faire pour un spectateur découvrant l'affiche ou la bande-annonce.





Bande-Annonce Française

Après un premier film aussi étonnant que rondement bien mené (les changements au manga ajoutent une seconde intrigue excellente avec la femme du policier assassiné dans le jeu pervers du métro) et restitue parfaitement bien la découverte sous forme de flashs progressifs et d'implicites du fameux Death Note. quelques défauts par-ci par-là, mais globalement, c'est du très bon. En attendant de voir le second volet qui sera disponible au cours de l'année chez Kaze (comme le premier), le troisième long métrage fait un carton au Japon. Titré L: Change the World, il s'agit d'un spin-off se situant avant la mort du jeune enquêteur dans le deuxième film, et qui enquête sur l'apparition de nombreuses Death Note ravageuses. Le long-métrage a récolté plus de 2 millions de recette pour son premier week-end d'exploitation et pourrait se hisser au niveau du succès du premier film. Et le mieux serai une sortie en France vers la fin de l'année ! D'autant plus que le film est réalisé par un auteur plus connu ici, Hideo Nakata, l'homme à l'origine de Ring et Dark Water.