24 - Saison 4

Pari risqué, pari réussi pour les créateurs de 24. L'objectif était de rendre plausible le fait que Jack ait quitté la cellule, c'est chose faite dès le premier épisode. Crédible comme toujours, Kiefer Sutherland (à quand un VRAI rôle au cinéma ?) assure la psychologie de son personnage, qui est maintenant uni avec Audrey, fille de Richard Heller employeur de Bauer. Une liaison un peu tumultueuse étant donné que Audrey deviendra non seulement un personnage irritant à souhait, mais aussi parce qu'elle est toujours lié à son ex-mari Paul Raines, tête à claque professionnelle. Cette relation à la fois idyllique et non dangereuse va vite dégénérer quand Heller et sa fille se feront kidnapper par des terroristes.
C'est donc parti pour 24 épisodes détonnant car vraiment bien rythmés, mais qui souffrent de défauts nombreux malheureusement. Si on ne fait pas attention au doublage mongolien de Curtis, on trouve bons nombres de personnages toujours aussi chiants, mais finalement, ce n'est pas un défaut puisque c'est leur caractère. Car 24 se renouvelle et de nouvelles têtes apparaissent. Pas Chase et son bras coupé, mais Edgar Stiles (sorte de Chloé masculin), Curtis (personnage excellent), Erin Driscoll, Bill Buchanan, et d'autres visages que l'on retrouvera. La plupart sont inexistants et vraiment pas passionnant, comme Edgar, mais le renouvellement n'est pas total, d'où une certaine déception.
On a l'impression que tout doit bien finir pour les héros de l'histoire et des précédents saisons, c'est donc pour cela que le retour en force des personnages devient répétitif à souhait : Chloé est toujours là, avec son cabotinage forcé et exaspérant, et on retrouve Mia Kirschner dans son fameux rôle de terroriste. D'abord inutile, on verra qu'en faites elle est indispensable à la fin de l'intrigue avec un autre retour...: Palmer. Il revient lui aussi vers la fin de la saison, mais c'est le seul ancien personnage bien utilisé avec Tony (qui n'a pas pu verser une larme quand il revient aider Jack ? ^^) et Michelle. Autre personnage qui attire à la fois sympathie et méfiance, c'est Mike qui revient en conseiller du président. Mais ce président sera vite changé pour un autre, Logan, qui sera épouvantable dans ses choix. Tous bien joué (sauf la pauvre Chloé), les acteurs et les personnages ne font encore une fois qu'un, et adopte parfaitement leur rôle.
Mais les clichés et intrigues inutiles propre à la série sont de nouveaux de la mise. Pour bad guy principal, c'est Marwan qui s'y colle, joué par l'excellent Arnold - LA MOMIE - Vosloo. Apparaissant après quelques épisodes, on se demande quoi à l'air le méchant, et finalement c'est le terroriste habituel : menteur, manipulateur, méchant dans sa voix, et surtout particulièrement intelligent. Un peu trop d'ailleurs, puisque Marwan devine tout en 2 secondes, et a le don pour s'échapper comme ça...Mais pour faire entrer Marwan dans la série, il fallait un autre lien complètement inutile: la famille Araz. Avec un père tyrannique et une maman poule mais pas trop, le plus agaçant sera le petit Behrooz, mal joué, mais heureusement n'a pas trop de scènes "tout le monde il est beau".
Ce qui agace aussi dans la série, ce sont tout ces petits tics qui se sont envenimés au fil du temps : certains épisodes téléphonés, un président hors de lui, des figurants qui meurent s'ils n'ont pas plus de 2 répliques, et une organisation magnifique chez les terroristes qui s'échappent eux aussi à chaque fois. Heureusement que le rythme est effréné dans cette saison (mieux que dans les deux précédents d'ailleurs), sinon tout ces défauts seront redondants. Surtout le principal: il n'y a aucune goutte de sang pratiquement...Bon j'avoue, je regarde un peu trop de film gore, mais bon quand on tire dans un figurant et qu'on le voit tomber sans rien sur lui...
Les quelques surprises viennent de l'attitude de Jack, qui est parfois comme un monstre (ce qui poussera Audrey à le quitter), et de cet assaut particulièrement efficace où il libère Heller et Audrey. La fin quand à elle laisse perplexe, car elle est maîtrisée, mais finalement pas très choquante, surtout qu'elle a été surmédiatisé. Toujours aussi bien réalisé, et avec la même photographie granuleuse (et magnifique), 24 a une sorte de nouveau souffle à travers de nouvelles intrigues (les relations entre les personnages sont beaucoup mieux traitées), mais qui sont parfois pesantes (quel est l'intérêt de la fille malade de Driscoll ?).
Avec une menace terroriste chaque fois remise en question (d'abord l'enlèvement, puis les centrales électriques, puis le missile nucléaire, puis retour à la réalité avec l'attaque du Consulat Chinois) et un schéma classique, la saison ne révolutionne pas assez le genre de la série, mais sait nous captiver, comme à son habitude.